Que ce soit pour l'adulte ou pour l'enfant, les symptômes peuvent s'exprimer de différentes façons. Voici les principaux relevés :
De langue
De lèvre
De joue
Pas de panique, nous en avons tous. Mais dans certains cas, ils peuvent être restrictifs et nécessitent une approche pluridisciplinaire.
Une évaluation complète de la fonction de la bouche et de la langue, ainsi que du reste du corps est nécessaire afin de proposer une prise en charge adéquate.
Un frein est un fascia, plus particulièrement un résidu embryonnaire dont l’apoptose cellulaire sublinguale n’est pas complète.
Durant la vie intra-utérine, la langue est fusionnée avec le plancher buccal. A partir de la 12ᵉ semaine de vie intra-utérine, la langue s'individualise. Grâce à un processus d'apoptose, la membrane qui maintient la langue au plancher de la bouche, va disparaitre. Tout comme les doigts, sont au début palmé.
Dans certains cas, un défaut d’apoptose entraîne une mauvaise résorption de ces membranes, laissant place à des freins qui peuvent engendrer une gêne fonctionnelle en altérant la mobilité de la langue, des lèvres ou des joues, en entraînant des tensions et des modifications morphologiques (palais, mâchoires, dentition).
L’origine de ce défaut d’apoptose est encore peu connue, des hypothèses sont émises :
Sa présence peut entrainer dans certains cas des tensions myofonctionnelles, et restrictions qui amènent le corps à adopter des stratégies de compensations.
Souvent, en tant que parents, le parcours est semé d’embuches. Une approche pluridisciplinaire permet d’aborder la problématique des freins restrictifs buccaux.
Dès les premiers jours de vie, certains thérapeutiques comme la sage-femme, le pédiatre, etc. ont le rôle de repérer et d'identifier les freins restrictifs ou les symptômes évocateurs notamment concernant l’allaitement, la digestion, le sommeil ; et vous adresser à d’autres professionnels de santé.
Le thérapeute manuel tel que le chiropracteur, le kiné ou l’ostéo peuvent aussi repérer et identifier les freins restrictifs buccaux, agir sur les tensions neuro-musculo-squelettiques (cranien, cervical, muscles…), travailler en intra et extra buccal, préparer le patient et la famille en pré/post-fréno. Il peut aussi travailler sur les torticolis, reflux, coliques, sommeil, plagiocéphalie, etc.
L’orthophoniste évaluera les fonctions oro-myo-faciales et les troubles de l’oralité (sensoralité, oralité alimentaire).
Finalement, les professionnels médicaux (pédiatre, ORL, dentiste en général) pose le diagnostic à partir des observations et compte-rendu des différents professionnels de santé et donne l’indication ou non de frénectomie.
Vous, en tant que parents, apportez les éléments clés au diagnostic, gênes et symptômes. Et surtout, jouez un rôle majeur dans la préparation pré et post-frénectomie (exercices pluriquotidien).
Bien que le diplôme de chiropracteur autorise la prise en charge des bébés, votre chiropracteur a complété sa formation en chiropraxie pédiatrique
en particulier sur la détection des freins restrictifs buccaux avec la formation sur les freins restrictifs buccaux de Mme Aurélie Petitclerc (Chirobliss), et la formation du Dr Caroline Deville (Au Sein en Douceur).
Lors de la consultation chiropratique, après avoir recueilli les informations concernant la grossesse, l'accouchement, les différents symptômes et les antécédents, l'évaluation va permettre de déterminer si le frein est restrictif.
Après avoir fait une observation clinique, nous travaillons sur les tensions cumulées depuis la naissance, en travaillant notamment sur :
Pour les bébés, la chiropraxie est une prise en charge non invasive qui contribue à résoudre les problèmes de succion, de mobilité, des problèmes de reflux ou encore des problèmes de sommeil.
Votre chiropracteur évaluera le nombre de séances requises pour résoudre un problème. Lorsque les résultats de cette prise en charge sont insuffisants et que la réévaluation ne montre pas d’évolution favorable, une intervention chirurgicale pour relâcher ce frein restrictif doit être envisagée.
Dans les 2 cas, l’intervention prend quelques secondes à quelques minutes, et les résultats sont équivalents. Elle est souvent réalisée sous anesthésie locale, le geste est peu douloureux grâce à la zone peu innervée (pendant ou les jours suivants).
Il est important d’aller consulter un professionnel qualifié et d’avoir une bonne préparation avant, car si elle est insuffisante, il y a des risques de « rattachement » avec persistance de tensions, et donc peut être une nouvelle intervention.
Et après ?
La plaie prendra alors une couleur jaune/blanche, du à la fibrine (protéines plasmatiques) nécessaire à la cicatrisation.
La cicatrisation peut prendre entre 3 à 6 semaines.
Des tensions corporelles de compensation peuvent réapparaitre quelques jours après la section du frein. Le chiropracteur, par son approche globale, pourra vous aider.
Ils vous seront donnés par votre chiropracteur et/ou orthophoniste lors des consultations.
Avant la section, il est recommandé de les effectuer au moins 3x/j voire plus dans le but d’entrainer les parents, habituer l’enfant, désensibiliser et assouplir la région orale, et cela, pendant 4 semaines minimum.
Après et pendant 3 à 6 semaines, la fréquence est augmentée à hauteur de 5-6x /j dans le but d’avoir une meilleure cicatrisation, d’éviter le rattachement et entretenir la mobilité de la langue.
L’objectif est que la cicatrisation se fasse dans de bonne disposition tout en laissant des tissus souples et relâchés pour une bonne mobilité. Les exercices sont ludiques et non traumatisants pour le patient surtout le bébé et essentiels pour une rééducation optimale de la fonction.
Absolument pas un effet de mode puisque la notion d’ankyloglossie existe depuis des siècles. Aristote la mentionnait déjà au IIIe siècle avant JC. La Bible en fait la référence dans « … le lien de sa langue se délia, et il parla aisément. » (Marc 7:35). Les premières techniques de frénotomie sont développées au VIIe siècle. Elles sont couramment pratiquées au Moyen Âge par les ongles des sagefemmes ou des instruments de chirurgiens.
Le roi Louis XIII a lui-même bénéficié de cette opération en 1610. Certains enfants arrivaient à se nourrir, d'autres avaient la chance de pouvoir profiter de plusieurs nourrices (Louis XIV eu près de dix nourrices qu'il blessait à sang en tétant) ou d'alternatives au sein (lait d'animaux, jus…).
Depuis le XVIIIe siècle, elle est recommandée pour faciliter l’allaitement, et couramment pratiquée jusqu’aux années 1950.
Dans les années 1950-60, la frénotomie est quelque peu abandonnée (lié à l’introduction des PCN ou lait artificiel introduit depuis le début du siècle ?).
Ces dernières décennies, ce sujet regagne un fort intérêt. Cette thématique est donc loin d’être nouvelle !
Statistiquement parlant, on estime 4 à 11% de la population ayant un frein restrictif antérieur. En 2018, une étude démontre que 32% de la population a certainement un frein restrictif buccal postérieur. On peut estimer jusqu’à 40% l’incidence des freins restrictifs dans la population.
D’un point de vue recherche, plus de 500 articles des revues scientifiques ont été publiés au sujet des freins de langue restrictifs. Elles prouvent que la libération de la langue améliore l’allaitement, le seul effet indésirable est le saignement mineur (plus présent lorsque la fréno est effectuée avec des ciseaux).